D’autres me décrivent un monde où il n’y avait qu’un seul téléphone dans le village (géré par une vieille sorcière qui faisait peur à tous les gosses).
Inutile de dire que passer un coup de fil était exceptionnel et réservé aux urgences extrêmes.
Les humains communiquaient alors par 3 biais, non sans conséquences sur la vie sociale : le courrier, le bouche à oreille et le tête à tête.
Les liens sociaux locaux étaient plus étroits; les humains se rencontraient plus souvent, partageaient des nouvelles sur leurs proches, se transmettaient des informations. Pour que le système soit efficace, les humains se devaient de mutualiser leurs plannings, leurs cercles sociaux, leurs habitudes.
La précision et la ponctualité étaient de mise; la confiance, nécessaire.
Je viens de recevoir un SMS qui m’interroge : « Nous arrivons sans doute samedi soir »; je ne sais pas qui (sauf l’expéditeur), je ne sais pas où (chez moi, à la gare, à l’aéroport), je ne sais pas si je dois bloquer ma soirée, je ne sais pas à quelle heure.
L’hyper-connectivité génère de l’incertitude.
Cependant, sans mon smartphone, jamais je n’aurais revu mon pote qui a pris sa décision sur un coup de tête !