Je connais quelqu’un pour qui le mensonge est une notion bien abstraite.
A son sens, et au delà de toute morale, mentir demande un effort cognitif colossal; il est nécessaire de mémoriser sans faille non seulement tous les mensonges émis, mais aussi tous les liens de causalités possibles entre ces mensonges et la réalité, afin qu’aucune incohérence ne soit détectable.
Si, de plus, on prend en compte des évènements aléatoires (« je t’ai aperçu hier dans le métro ») ou l’insidieux tracking lié à l’hyper-connectivité, il faut s’attendre -la plupart du temps- à ce que le mensonge soit -tôt ou tard- décelé.
En retour, projetant sur les autres sa propre personnalité, cette personne est d’une naïveté abyssale, et si certaines personnes profitent de sa déroutante crédulité, de citer :
« Ce qui me chagrine le plus, ce n’est pas que tu m’aies menti, c’est que, désormais, je ne pourrai plus te croire » !